Préambule
Pour faire contrepoids à la puissance politico-humoristique de Dieudonné, le service public audiovisuel sort des humoristes-système à un ryhme soutenu, à l’image des T-34 sur les chaînes soviétiques en 1941. Hélas, l’augmentation du nombre de ces petits soldats du Système diminue mécaniquement la charge subversive de chaque unité produite. Au final, la teneur en propagande de leur discours écrase la teneur en humour. Il faudrait leur expliquer que l’humour ne supporte tout simplement pas la propagande.
Guillaume Meurice est l’humoriste interchangeable qui monte, sur France Inter, la radio qui paye ses employés à enfoncer la France et à magnifier la communauté de Lumière. Certes, ce n’est pas écrit tel quel dans le contrat, mais c’est implicite. Tout y mène : chaque chronique, chaque matinale, chaque pointe d’humour, sont destinées à limiter toute fierté nationale, et à légitimer la communauté régnante.
Le travail de démolition de Patrick Liste Noire Cohen est devenu si voyant, qu’il faut faire monter d’autres soldats au front. Les humoristes sont là pour faire passer exactement le même (double) message, en essayant de récupérer les jeunes et les rieurs. Très important, pour la crédibilité et le futur. La multiplication des « humoristes » sur la station, payés par nos impôts, fait qu’ils sont logiquement de plus en plus mauvais, et interchangeables. Des clones médiocrement drôles. Après Guillermo Guiz, à Guillaume de s’installer sur la sellette électrique.
Le Moment Meurice sur l’IVG, chronique du 12 octobre 2016 :
Guillaume piège une dame du site ivg.net pour nourrir sa tirade féministe. Pro-IVG et féministe, cherchez l’erreur. L’IVG de confort est assimilée à l’excision de bien-être. Évidemment, la tonalité humoristique de la diatribe permet de ne pas résoudre cette équation à deux inconnues. L’humoriste bobo peut tranquillement assimiler la protection de la vie et la situation des femmes qui avortent à un gag, un micro-événement.
L’employée au téléphone en question ne dispose pas des arguments pour contrer un piégeur malintentionné, qui réduit le combat pro-vie à un argumentaire désuet et déplacé. Le studio entier, infesté de donneurs de leçons de gauche – une idéologie dont on voit le résultat en France et dont ils sont visiblement protégés des effets, n’appartenant pas aux classes souffrantes –, au lieu d’être choqué par la banalisation de l’avortement, et son « sens » politique, préfère être choqué par les prévisions ridicules de l’employée anti-avortement.
« Pour conclure, tout ce que j’ai dit sur ma situation personnelle est évidemment faux, mais en revanche j’ai rien inventé, les propos de cette dame qui sont un tissu de conneries monumental vous l’avez entendu, donc sachez que si vous appelez ce site, qui est censé être un site de conseils pour vous aider, vous tomberez sur elle ou une ou un de ses collègues, alors n’oubliez jamais, avant de prendre une décision quant à votre grossesse, que si vous faites vraiment un enfant il peut, en grandissant, devenir cette dame, et ça je crois que c’est le meilleur argument pro-IVG ! »
À la fin, il faut comprendre que le combat contre l’IVG est dépassé, ringard à souhait, que les 200 000 avortements annuels sont justifiés, et que la couche pensante de la population trouve normal de remplacer ces enfants par des migrants. Ce qui, in fine, est arithmétiquement le cas. On espère juste que la femme de Guillaume ne se fera pas violer par un migrant de la jungle dispatché dans le village où elle passe ses vacances. C’est ça, la boucle du réel, quand les fils de la contradiction finissent par se toucher.
Le Moment Meurice contre la Manif pour tous, le 17 octobre 2016 (ne ratez pas la question du manifestant « t’es payé combien pour faire la pute comme ça ? » à 4’34 :
« Coincées du cul », les familles sont évidemment battues à plate couture par les employés branchés du Système. Il n’y a pas photo : des ploucs montés de leur province obscure défendre une idéologie saugrenue, la famille, le couple, la fidélité, face aux partouzards cocaïnés plurisexuels de la gauche parisienne. Il faut l’admettre : en termes de modernité, Gauchiste bat Famille. Sur la durée, c’est moins sûr. Le gauchiste se rendant compte, après 40 ans (Guillaume en a 35), quand les enfants commencent à aller à l’école de la République, qu’il faut les protéger à la fois des racailles, et des dangerosités de l’Éducation nationale du type idéologie du genre, cours d’homosexualité et autres perversions pondues par les tarés en charge de la propagande à destination des enfants.
Quand Guillaume aura 45 ans, que sa petite fille de 6 ans se fera racketter par une racaille, peloter dans les chiottes de son école primaire du XVIIIe (car un bon gauchiste doit habiter près du peuple), que la prof lui lancera un « c’est pas grave ça arrive tous les jours » pendant le rendez-vous, que des racailles gifleront sa femme dans la rue, alors, Guillaume remettra peut-être ses idées en place, et ouvrira les yeux sur la réalité de la Matrice. Mais pour cela, il faut quelques chocs. Il n’y a que les accidents qui rendent ces gens conscients. Guillaume, ce puceau de la vie, ne les a pas encore vécus.
- Guillaume écrivant sa chronique inspirée
Quand Guillaume aura plus de vécu, il aura honte de ses sorties anti-IVG, anti-Manif pour tous, anti-Familles. Honte d’avoir insulté des innocents qui protègent à leur corps défendant les principes transcendants qui font que la vie peut être encore magnifique, des principes fragiles qu’il est si facile de démolir, si difficile de reconstruire.
Quand il aura une famille à protéger, il comprendra. Et ses vidéos, qui seront toujours sur le Net, lui remonteront dans la gorge comme une nausée. Il se sentira dans la peau d’une hardeuse qui aura tourné autant de films qu’il a enregistré de chroniques, et qui veut changer de vie, d’image. En bon père de famille, il ne voudra pas que sa fille devienne une hardeuse. Et il sera rétroactivement content que des « coincés du cul » aient bravé le Système et ses larbins pour défendre l’intégrité morale et physique de sa fille.
Prôner dans un rire satanique la dilution des valeurs revient toujours dans la gueule des petits employés de l’oligarchie, une oligarchie qui est, à n’en point douter, ce que les croyants appellent le diable. L’humour n’est qu’un outil pour faire passer les foules du bon côté de la barrière, où le troupeau subira toute sa triste vie les délires tyranniques de la dominance. Une dominance qui a les moyens (illimités) d’acheter les âmes faibles. La planche à billets et le fric du service public sont la caisse du diable !
La lucidité viendra un jour à Guillaume, qui se croit aujourd’hui sur la pente ascendante d’une belle carrière, alors qu’il ne fait que descendre en enfer.